Faut-il être clivant sur LinkedIn ?

#23 - Ou comment s’affirmer sans froisser

Bonjour et bienvenue dans cette vingt-troisième édition du Carnet ! ✨

---

Avant de commencer cette édition, j’aimerais en savoir un peu plus sur vous qui me lisez chaque semaine. Cela ne vous prendra qu’un clic, et m’aidera à vous proposer du contenu plus adapté à vos attentes. Alors dites-moi (les réponses sont anonymes) :

Merci pour votre participation ☺️

---

Maintenant, place à l’édition du jour.

Si vous passez du temps sur LinkedIn, vous avez sûrement déjà entendu : “Pour se démarquer, il faut diviser. Prendre des positions radicales. Choquer.”

Et certains en viennent à croire que la seule façon de se démarquer parmi les milliers de posts qui défilent chaque jour dans votre fil d’actualité, c’est de cliver… Ce qui n’est pas totalement faux. L’engagement sous un post est l’un des principaux leviers de visibilité sur LinkedIn, et rien ne fait plus réagir qu’un post qui divise. C’est simple : dans un monde où nous sommes bombardés d’informations, une opinion tranchée a plus de chances de capter l’attention qu’un message nuancé.

Mais est-ce que ça veut dire que vous devez absolument chercher la controverse pour être visible ? Pas du tout ! Parce que si le clivage attire l’attention, il peut aussi attirer les “mauvaises personnes”, c'est-à-dire des gens qui ne correspondent pas à votre cible. Et surtout, si votre seule stratégie est de provoquer pour provoquer, vous risquez de créer un branding qui ne vous ressemble pas et qui vous enferme dans un rôle qui n’est pas aligné avec qui vous êtes.

Cela dit, l’inverse est aussi vrai : éviter de prendre position pour ne froisser personne, c’est le meilleur moyen de devenir invisible. Quand une marque ou une personne adopte un ton trop lisse, sans opinions ni convictions affirmées, elle finit par ne plus inspirer confiance. Comme on dit : quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup.

Alors aujourd’hui, on va voir comment trouver le bon équilibre entre ces 2 extrêmes, c'est-à-dire affirmer vos idées pour devenir un leader d’opinion dans votre secteur, sans pour autant sombrer dans la provocation gratuite.

---

Au programme :

1 - Le clivage : un levier puissant, mais risqué

2 - Ne pas être clivant ne veut pas dire être fade

3 - Le bon équilibre : affirmer sans provoquer

Vous êtes prêt ? Alors allons-y !

---

1. Le clivage : un levier puissant, mais risqué

C’est un fait : le clivage attire l’attention.

Dans un monde où nous sommes bombardés d’informations en permanence, une prise de position forte permet de se démarquer instantanément. C’est une règle que l’on retrouve partout : en publicité, en politique, sur les réseaux sociaux… Plus un message divise, plus il génère de réactions, positives comme négatives.

Et il est parfois tentant de copier cette mécanique sur LinkedIn. On se dit que plus un post suscite de commentaires, plus il est mis en avant par l’algorithme, et donc plus il est visible - ce qui est vrai. C’est pour cette raison qu’on voit souvent passer dans notre fil d’actualité des posts volontairement polémiques… Et si tous les auteurs de posts ne sont pas forcément à la recherche de “likes gratuits”, il arrive que certains utilisent ce “biais algorithmique” pour générer des interactions en masse (commentaires, likes…), et ainsi créer un “effet boule de neige” qui attire l’attention sur leur profil.

Sauf qu’il y a un revers à cette médaille : en réalité, être excessivement clivant peut se retourner contre son auteur. Parce qu’avant de se féliciter d’avoir fait plusieurs centaines de likes sous un post, il faut avant tout se poser la question :

“Pourquoi est-ce que j’ai écrit ce post ?”

Tous les entrepreneurs que j’accompagne sur LinkedIn ont un but précis en tête au moment d’appuyer sur “publier”. Et ce but est rarement “faire le plus de likes possible” (même si parfois, oui, ça fait du bien de “partir viral”). À la place, les entrepreneurs qui prennent le temps de poser leurs pensées par écrit sur LinkedIn ont des objectifs beaucoup plus “terre à terre”, comme générer des RDV qualifiés, convaincre des employés qualifiés de les rejoindre…

Et pensez-vous pouvoir remplir ces objectifs en étant perçu comme un agitateur, et non comme un expert ? Réponse : non. Et pour cause : vos clients décident d’acheter chez vous autant pour votre expertise que pour l’image que vous renvoyez aux autres.

Cela est particulièrement vrai si vous vendez des prestations en B2B, puisque vos clients sont des entreprises qui ont une image propre à sauvegarder. Elles préfèrent s’associer à quelqu’un de crédible et mesuré, plutôt qu’à quelqu’un dont les prises de position pourraient leur porter préjudice.

Idem si vous cherchez à recruter ou à collaborer avec d’autres professionnels. Un discours trop tranché ou catégorique peut refroidir des talents ou partenaires potentiels, non pas parce qu’ils sont en désaccord avec vous, mais parce qu’ils ne veulent pas être associés à une marque trop controversée.

Comme je le rappelle souvent à mes clients : l’enjeu sur LinkedIn n’est pas d’attirer l’attention, c’est surtout d’attirer la bonne attention. Or, si vos posts déclenchent plus de polémiques que d’échanges constructifs, vous risquez d’attirer à vous des gens qui aiment le conflit… au détriment de ceux qui sont réellement intéressés par votre expertise.

Alors, faut-il pour autant éviter de prendre position ?

Absolument pas. Mais il y a une grosse différence entre affirmer ses idées avec conviction et provoquer pour provoquer. Et c’est ce qu’on va voir dans la suite.

---

2. Ne pas être clivant ne veut pas dire être fade

L’inverse du clivage n’est pas la fadeur : c’est la nuance.

🔶 On peut affirmer une idée sans déclencher une guerre dans les commentaires.

🔶 On peut capter l’attention sans chercher à opposer les gens.

🔶 On peut être impactant sans être brutal.

Et surtout, on peut prendre position avec fermeté sans tomber dans l’agressivité. Regardez les débats les plus intéressants que vous avez eus dans votre vie. Ce ne sont jamais ceux où chacun campait sur ses positions en hurlant plus fort que l’autre, mais plutôt ceux où les arguments s’échangent, où de nouvelles perspectives émergent au fil de la discussion et où vous ressortez avec une réflexion plus riche qu’en y entrant.

Sur LinkedIn, c’est exactement la même chose.

Une prise de position forte, ce n’est pas crier plus fort que les autres, ni écraser l’avis de ceux qui ne sont pas d’accord. C’est simplement oser affirmer ce que vous pensez, l’étayer avec des faits et ouvrir la porte à la discussion. Et c’est aussi de cette façon que vous attirez à vous les personnes qui correspondent à votre cible.

Parce qu’en exprimant vos idées de manière claire - assumée mais mesurée - vous donnez à votre audience un point de repère. En vous lisant, on se dit :

“Je sais ce qu’il pense, je sais ce qu’il défend, je comprends ses valeurs.”

Et peu importe que votre lecteur soit d’accord ou pas avec vous. S’il l’est, tant mieux, vous avez peut-être gagné un abonné. Et s’il ne l’est pas, mais voit que la discussion est ouverte, il viendra peut-être en discuter avec vous en commentaire, créant de l’interaction sous votre post… Vous faisant gagner en visibilité au passage. Dans les 2 cas, avoir une opinion claire sur un sujet vous fait “sortir du bois” et montre à votre audience en quoi vous croyez. Et ça, c’est extrêmement précieux, surtout quand vous ciblez des entreprises. Car elles choisissent souvent de travailler avec quelqu’un autant pour son expertise que pour sa façon de voir les choses.

Et quand une entreprise ne sait pas vraiment à qui elle a affaire… elle hésite. Parce qu’en marketing comme en business, l’incertitude est rarement un bon signal. Un discours trop neutre peut donner l’impression que vous évitez de vous positionner, ce qui peut semer le doute chez un potentiel client ou partenaire.

Mais attention ! Ça ne veut pas dire qu’il faut être clivant à tout prix. La clé, c’est la clarté. Un entrepreneur, un manager ou un expert ont forcément des convictions : sur leur manière de travailler, sur les stratégies qu’ils privilégient, sur ce qui a fait leurs succès et leurs échecs. Et ce sont ces convictions, exprimées de manière réfléchie et argumentée, qui renforcent leur crédibilité. Car prendre position ne signifie pas être dans l’excès. Ça peut être aussi simple que de dire :

🔶 "Je préfère cette approche parce qu’elle a généré [X] résultats pour mon entreprise."
🔶 "Ce conseil qu’on entend partout ne fonctionne pas toujours, et voici pourquoi."
🔶 "D’après les chiffres, cette stratégie est plus efficace que celle-ci."

En bref, une prise de position solide ne repose pas sur des phrases chocs, mais sur des faits, des expériences, des chiffres…

Donc non, vous n’avez pas besoin d’être clivant pour être visible. Mais votre communication doit aussi comporter les “aspérités” nécessaires pour que vos lecteurs puissent saisir votre message. C’est le sujet de la troisième et dernière partie : affirmer sans provoquer.

---

3. Le bon équilibre : affirmer sans provoquer

En fait, tout est une question d’intention.

Il y a une différence entre affirmer une idée avec conviction et chercher volontairement à créer une polémique. D’un côté, vous renforcez votre crédibilité en partageant une vision assumée. De l’autre, vous risquez de vous enfermer dans une posture qui dessert votre message.

L’objectif n’est pas de lisser son discours au point de ne plus rien dire d’intéressant, mais de trouver le bon équilibre : être percutant sans être agressif, marquer les esprits sans chercher à diviser artificiellement.

Voici quelques principes pour y parvenir :

🔶 Attention aux sujets brûlants

Certains sujets sont explosifs par nature : politique, religion, débats de société… et ce n’est pas toujours une bonne idée de s’y aventurer, surtout si ce n’est pas votre domaine d’expertise. À moins d’avoir une vraie valeur à apporter sur le sujet, mieux vaut éviter de s’y risquer.

🔶 Basez-vous sur des faits et des expériences personnelles

Les affirmations péremptoires attirent les critiques. À l’inverse, partager un retour d’expérience réel ouvre la discussion. Plutôt que de dire “X, c’est une mauvaise idée”, dites “J’ai testé X et voici pourquoi ça n’a pas fonctionné pour moi.” Cette approche rend votre message plus crédible, évite les débats stériles et permet aux lecteurs de se projeter dans votre expérience.

🔶 Acceptez que tout le monde ne sera pas d’accord avec vous

Quand vous prenez position, certains lecteurs viendront vous challenger. Et c’est parfaitement normal. Une idée forte attire autant l’adhésion que la contradiction. Mais si vous l’exprimez avec respect et ouverture, vous attirerez des lecteurs qui partagent votre vision, qui ont envie d’échanger, apprécient la manière dont vous amenez vos idées et débattez en commentaires.

En résumé : affirmer, oui. Mais provoquer pour provoquer : inutile. Un message assumé, bien construit et ancré dans une réalité concrète a bien plus d’impact qu’un simple “coup de gueule”.

Conclusion : Ne cherchez pas à être clivant. Cherchez à être aligné.

Être clivant pour être clivant, c’est facile. Ce qui est plus difficile – mais aussi plus puissant – c’est d’être cohérent.

Parce qu’au fond, qu’est-ce qui fait qu’on suit quelqu’un sur LinkedIn ? Qu’on lui accorde du temps, de l’attention, voire de la confiance ? Ce n’est pas la provocation, ni le buzz qu’il provoque. C’est avant tout la clarté :

🔶 La clarté d’un message qui résonne avec sa cible

🔶 La clarté d’un positionnement assumé

🔶 La clarté d’une vision bien définie

On ne peut pas plaire à tout le monde – et tant mieux. Parce qu’un message qui essaie de ratisser trop large finit par ne plus parler à personne. Comprendre cette nuance et l’appliquer à votre création de contenu vous démarquera et attirera à vous une cible qui vous correspond. Parce qu’à l’inverse de “cliver pour cliver”, des prises de parole trop lisses laissent planer un doute sur vous et vos intentions.

Mieux vaut afficher ce que vous pensez et assumer vos opinions (tout en gardant vos objectifs en tête et en pensant à votre cible) pour dire à ceux qui vous lisent :

“Voilà comment je suis. Voilà comment je vois les choses dans mon secteur.”

Prendre position rassure votre audience, parce qu’elle sait à l’avance avec qui elle va travailler. Rappelez-vous qu’on achète souvent à des gens qu’on affectionne. Alors avant de publier un post, commencez toujours par vous demander :

“Est-ce que mon message est aligné avec ce que je veux transmettre ?”

Si la réponse est oui, alors continuez.

Parce que ce qui attire et fidélise une audience, ce n’est pas la polémique. C’est la cohérence, la sincérité, et la valeur que vous lui apportez.

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui.

Si cette édition vous a plu, n’hésitez pas à la partager ou à me laisser un petit 🧡 pour donner un coup de pouce à cette newsletter.

---

Et avant de vous quitter, voici les 2 outils de la semaine :

• Antidote : véritable potion magique contre les fautes d’accord ou les conjugaisons maladroites, c’est ce petit plugin qui m’évite les coquilles en français comme en anglais.

• Calendly : on ne le présente plus, c’est LE logiciel de prise de rendez-vous par excellence. J’utilise la version gratuite pour planifier mes appels découverte : interface très intuitive à utiliser, pas de restriction de nombre de caractères sur la description… c’est la meilleure option selon moi (j’ai aussi testé 2 autres outils, mais ils ne le détrônent pas !)

(Petite précision : il ne s’agit pas d’un contenu sponsorisé ou affilié, juste du retour spontané d’une cliente contente 😉).

---

À mercredi prochain, même jour, même heure !

Jeanne ✨

PS : de mon côté tout va bien, je suis arrivée au Vietnam la semaine dernière, sous la pluie et la grisaille. Du coup je passe beaucoup de temps à travailler bien au chaud. Petit extrait de notre sortie du week-end dernier :