Bonjour et bienvenue dans cette 40ᵉ édition du Carnet de Jeanne ✨
Vous êtes désormais 4021 à suivre cette newsletter chaque mercredi - alors que vous veniez d’arriver ou que vous soyez là depuis le début, merci 🧡
Avant de commencer, si vous venez d’arriver, vous pouvez :
- Réserver un call découverte avec moi via le questionnaire d’onboarding.
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- Profiter du Carnet pour promouvoir vos services auprès d’une audience qualifiée en sponsorisant la prochaine édition
Ces dernières semaines, vous avez peut-être remarqué qu’une tendance envahit régulièrement LinkedIn : dès qu'une actualité, un fait divers, ou un bad buzz émerge, le réseau se transforme en machine à "posts rebonds".
En quelques heures, tout le monde surfe sur la tendance du moment pour tenter de capter une partie de l’attention si précieuse des utilisateurs intempestifs.
Comme le "starter pack du fondateur"...
L'élection de Trump récupérée par des cabinets de recrutement et des coachs en personal branding…
Ou encore chaque match de Roland Garros transformé en leçon de leadership
C'est ce qu'on appelle plus communément le newsjacking, que beaucoup de créateurs sur LinkedIn (et d’autres réseaux) voient comme un bon moyen de gagner facilement en visibilité.
Mais est-ce vraiment si efficace ?
La réponse est oui… Si vous savez vous y prendre. Comme toute technique puissante, le newsjacking demande de la finesse dans l’exécution pour fonctionner.
Sinon, vous tombez dans le piège classique : confondre "rebondir sur l'actualité" avec "dire la même chose que tout le monde au même moment"."
Et cette petite nuance change absolument tout.
Ceux qui se contentent de recycler l'actu sans apporter de valeur ajoutée se retrouvent noyés dans un flot de posts identiques qui ne génèrent aucun engagement…
À l’inverse, ceux qui maîtrisent vraiment l'art du newsjacking transforment l’essai en rebondissant sur l’actualité pour démontrer leur expertise, par exemple en révélant un angle que personne n’a vu.
J'utilise moi-même régulièrement le newsjacking - avec des succès plus prononcés que d’autres. À force d'expérimenter (et de me planter parfois), j'ai identifié 3 leviers précis qui font la différence entre un newsjacking qui cartonne et un autre qui ne génère pas d’engagement. Des leviers que je vais vous partager aujourd'hui pour que vous évitiez de faire les mêmes erreurs que moi.
Et comme nous allons le voir maintenant, la frontière entre un post newsjacking banal et un post qui perce est souvent mince.
Au programme du jour :
Qu'est-ce que le newsjacking exactement ?
Les 3 critères à respecter pour éviter les flops
Comment adapter le newsjacking à votre branding
Vous êtes prêts ? Alors allons-y !
1. C'est quoi le newsjacking ?
Le newsjacking, c'est l'art de saisir une actualité chaude pour rebondir dessus avec un message, une opinion ou un contenu en lien (plus ou moins direct) avec votre activité.
L’objectif est de surfer sur le sujet viral du moment pour vous rendre visible là où les regards sont déjà tournés. Et rien de nouveau là-dedans : les médias traditionnels le font depuis toujours. Ce sont les premiers à publier des articles biographiques sur LA personne en vue du moment, ou encore à se rendre illico sur les lieux d’un événement marquant pour en faire un reportage.
Si pendant des décennies, tout le monde comprenait plus ou moins ce qui se tramait derrière cette stratégie de communication, elle n’avait pas de nom précis… Jusqu’en 2007.
C’est à cette date que David Meerman Scott théorise le terme "newsjacking" dans son livre "Les nouvelles règles du marketing et des relations publiques".
Et depuis que le mot a été posé sur cette pratique, on en voit partout.
Regardez Oasis, par exemple : à chaque sortie de film ou de série, ils recréent les affiches avec leurs mascottes. Résultat : des dizaines de milliers de likes sur ces publications VS à peine quelques centaines sur les posts plus “classiques”. C’est la force du newsjacking.
Et ce n’est pas la seule marque à le faire, loin de là.
Si ce type de newsjacking fonctionne depuis si longtemps, c'est qu'il crée un petit moment “aha” dans votre tête, qui vous fait d’abord vous demander “qu’est ce que c’est ?”… Avant de vous dire que décidément, cette marque a fait un bon coup de com’.
On ne pense plus au produit en lui-même, mais on y pense quand même…
Ce mécanisme psychologique fonctionne tellement bien que d’autres marques l’ont repris à leur compte, souvent avec brio.
Regardez ces 2 exemples :
LaVie qui, l'année dernière, a sorti une campagne parfaitement timée au moment du passage du décret sur les produits végétaux.
Au lieu de subir l'actualité réglementaire, ils l'utilisent pour défendre leur engagement en faveur de l’alimentation végétale de façon intelligente. Quand on voit leur pub, on ne se dit pas "encore une énième marque végétale", mais "ah, eux ils ont tout compris".
Et pas forcément besoin de prévoir une grosse campagne d’affichage pour faire du newsjacking. Parfois, un tweet bien pensé au bon moment peut aussi être un excellent moyen de profiter de l’actualité, comme ce tweet de Burger King lors du match de Ligue des champions Lille - Real Madrid :
Ici, on ne retient pas juste l'info sportive, mais le fait que la marque sait rebondir au bon moment avec une promesse décalée.
Ces marques ont bien compris le principe : le newsjacking ne consiste pas à parler de l'actualité. Il consiste à utiliser l'actualité pour implanter une image de marque dans la tête de son audience, de façon naturelle et mémorable.
Et la nuance est énorme dans la tête de celui qui observe.
2. Opportunité ou piège ?
Mais si ce mécanisme psychologique est si puissant, pourquoi ne fonctionne-t-il pas à chaque fois ?
Tout simplement parce que pour être efficace, le newsjacking requiert un équilibre savant entre la cohérence avec votre image et la réactivité face à l'actualité. En gros : ce n'est pas parce que vous parlez d'un sujet viral que votre post le deviendra lui aussi.
Pour que ça marche, il faut que plusieurs planètes s'alignent :
1 - Le lien avec votre expertise doit être crédible.
Si vous êtes coach en développement personnel et que vous rebondissez sur la plus forte vague de chaleur jamais enregistrée dans le Vaucluse pour parler de confiance en soi…
L’audience risque de ne pas faire le lien, et de rester aussi perplexe que vous en lisant cette phrase.
2 - Le message doit apporter un angle ou un éclairage original.
Écrire un post "3 leçons business à retenir de l'élimination de l'équipe de France" ressemble davantage à du recyclage d’actualité… que l'algo LinkedIn déteste autant que votre audience.
Si vous souhaitez rebondir sur un sujet d'actualité, apportez-y vos lumières d'expert, faites un lien inattendu auquel peu de gens pensent, ou donnez votre propre avis au regard de votre expérience - c'est souvent le meilleur moyen de ne pas dire la même chose que tout le monde. Mais surtout : soyez spécifique.
3 - Le ton doit être cohérent avec votre posture et image de marque.
Si vous publiez habituellement des contenus assez corporate, et que vous tentez un newsjacking sur le dernier face lift à 100 000 $ de Kris Jenner, votre audience risque de se demander ce qui vous arrive !
Donc essayez de cibler des sujets qui soient cohérents avec votre communication habituelle, ou au moins que le lien que vous faites ne soit pas trop tiré par les cheveux.
Et surtout : un bon newsjacking suppose de réagir vite, parce que la fenêtre d'opportunité pour profiter de la visibilité d’un événement est très courte, comme nous le montre ce schéma tiré du livre de David Meerman :
Le principe est simple à comprendre, mais pas facile à appliquer : il faut savoir prendre la vague au bon moment - pas trop tôt - mais avant que tout le monde s’engouffre dedans. Et c'est là toute la complexité : déceler le potentiel viral de quelque chose au moment où il commence à l'être.
En revanche, la notion de rapidité est primordiale, parce que votre audience arrive vite au sentiment de lassitude et de "vu et revu" qui peut nuire à votre image si on vous y associe.
Vous avez donc une fenêtre de tir de quelques heures - voire quelques jours grand maximum - pour rebondir intelligemment sur un événement avant que votre audience vous prenne pour celui qui arrive “un peu en retard à la fête”.
Conclusion : Surfez sur la vague sans vous y noyer
Le newsjacking, c'est exactement comme le surf : soit vous maîtrisez la vague et elle vous propulse vers les sommets, soit elle vous roule dessus. Et quand ça rate, ça peut se voir.
Le pire piège est de devenir un newsjacker compulsif.
À force de vouloir rebondir sur toutes les dernières actualités, vous diluez votre message et fatiguez votre audience. Parce qu'il y a une différence entre être réactif et chercher la visibilité à tout prix.
Votre audience n'est pas dupe : elle sent quand vous forcez le trait pour attirer l'attention, ce qui risque de la lasser rapidement.
Le newsjacking réussi, c'est celui où votre audience se dit "tiens, je n'avais pas vu les choses sous cet angle" plutôt que "encore un(e) qui récupère l'actu du jour".
Et quand c'est bien fait, les bénéfices sont immédiats :
Vous attirez des prospects qualifiés qui vous découvrent via un sujet qui les passionne,
Vous multipliez votre visibilité en exploitant l'attention déjà captée par l'actualité,
Vous créez de l'engagement naturel parce que votre audience voit que vous êtes connecté à l’actualité
Alors la prochaine fois qu'une actualité fait le buzz, posez-vous cette question toute simple avant d’écrire dessus :
"Est-ce que j'ai un point de vue original à partager sur cette tendance ?"
Si oui, tentez d’identifier le bon timing pour récolter les fruits du newsjacking !
Si non, préférez vous abstenir.
Parce qu’il vaut mieux vaut rater une tendance que se forcer à s’y engouffrer coûte que coûte.
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui ☺️
Si cette édition vous a plu, n'hésitez pas à la partager ou à me laisser un petit 🧡 pour donner un coup de pouce à cette newsletter.
On se retrouve la semaine prochaine, même jour, même heure !
Jeanne ✨
Excellente édition sur un concept mal compris et peu maîtrisé (sauf certaines grandes marques comme tu le démontres)👌
J’ai compris la puissance du newsjacking il y à quelques mois, bien que ce ne soit pas intentionnel.
Ce post reste le plus vu et liké pour moi sur LinkedIn : https://www.linkedin.com/posts/fabiandelhaxhe_lettre-ouverte-%C3%A0-mon-fils-de-13-ans-et-%C3%A0-activity-7240622560428589057-1h4r